La passion est toujours présente et le prototype MB 50 est achevé en 1947. Cet appareil est d'ailleurs beaucoup plus connu sous son nom de baptême puisqu'il s'agit de la « Pipistrelle ».
 


C'est un petit monoplace avec un moteur Poinsard de 25 CV ( 40 kg ), d'une envergure de 8 mètres pour une surface alaire de 9,40 m2, qui pèse 240 kg à vide et 350 kg en ordre de vol.

A Beynes-Thiverval, le dimanche 27 avril 1947, avec un moteur mis au point par Lambert du Centre Aéronautique Universitaire, la Pipistrelle décolle en une quarantaine de mètres, piloté par Max Gasnier chef-pilote du Centre national de Beynes.
 


Max Gasnier accomplit quatre vols avec quelques essais de maniabilité ; il survole Neauphle le Château. A son tour, M. Desaleux, chef-pilote du Centre National pilote l'appareil et le décolle dans les mêmes conditions de rapidité.
 

Le 12 octobre 1947, sur le terrain de Beynes -Thiverval, Eric Nessler présente la Pipistrelle pour son baptême avec deux vols d'une durée de 20 minutes chacun suivis par les pilotes Bourriquet et Mattern.
 


Le19 octobre 1947, avec André Deschamps, le moteur grippe, hélice calée. La pipistrelle est contrainte à un atterrissage forcée.
 


A la fin de l'année 1947, Maurice Brochet se lance dans la réalisation de plans destinés aux constructeurs amateurs. La liasse de dessins achevée en janvier 1948 comprend 70 feuilles environ.
 


Le18 janvier 1948, la « Pipistrelle reprend ses vols, équipée du moteur Saroléa de 27 Cv ( 55 kg ). Excellent engin quant à son principe et à sa réalisation, le Saroléa a malheureusement un inconvénient son régime de 3000 tours-minute pose un sérieux problème d'hélice.
 

Le 1er Février 1948, à Beynes, le pilote Deschamps, en présence des membres du bureau du R.S.A. parmi lesquels Sylvain Badez ingénieur-conseil, démontre les qualités de l'appareil.

Décollage avec un vent en rafales de 40 km /h.; démonstration avec moteur réduit, l'avion s'enfonçant à plat, sans tendance à s'embarquer ; virages serrés, retournements et passages en palier, au ras du sol, à 90 km./h.

Dans « Les Ailes » du 14 février 1948, l'un des témoins, l'ingénieur- pilote Georges Charvet, livre son impression : « Brochet, que je connais depuis de nombreuses années, est un constructeur sérieux. Il n'a pas fait un bolide, ni un appareil avec train tricycle ou train rentrant, mais un bon petit taxi classique qui vole. Il vole même très bien. Il faisait ce dimanche-là un temps à ne pas mettre un novice en l'air »

Le 1er août 1948, Eric Nessler reprend les essais avec un nouveau moteur Salmson 9 Adb en étoile de 40 CV ( 70 kg ).


Le 19 octobre 1948, le Certificat de Navigabilité Restreint d'Aéronefs (C.N.R.A.) est accordé au MB 50 avec l'immatriculation F-PEAD.
 


Lettre de


 Georges Abrial


Le samedi 24 juillet 1948, vol aux Sables d'Olonnes, le MB 50 n°2 construit par MM. André Rochier et Lucien Brégerie.

Il est équipé d'un moteur Aubier et Dunne Jaguar 810, un cylindre de 27 CV. Ce moteur sera remplacé par un moteur Train de 40 CV.
 



 



 



 



 


Le MB 50 F-PBGL de l'Amicale des Constructeurs Amateurs d'Aéronautique de l'Hérault
 


En 1949, le monoplace est suivi d'une version biplace. Cette fois les deux sièges sont disposés en tandem, c'est ainsi que l'on connaît la
« Barbastelle » MB 60.
 


Pour répondre aux prescriptions du Service Technique Aéronautique, l'appareil destiné aux constructeurs amateurs doit être d'une réalisation simple.

C'est sur le terrain de Chavenay, le 24 juin 1949 que le MB 60 avec le pilote Deschamps accomplit son premier vol.
 


Avec deux personnes à bord le MB 60 décolle en moins de 80 mètres, monte à plus de 3 mètres/seconde et se pose à une vitesse voisine de 50 Km/h.

Bon nombre de pilotes et d'ingénieurs ont expérimenté l'appareil et pu le juger : MM. Badez du S.T.Aé, Aubert et Henri Briffaut du S.A.L.S., Compain, Georges Abrial, Max Gasnier, Merville, Ducellier.
 


En juillet et août, à Chavenay, le MB 60 est soumis à des essais de remorquage de planeur, une de ses futures missions.

Un essai est fait avec un biplace Caudron C 800. La Barbastelle pèse alors en monoplace 462 kg et remorque sans effort le biplace C-800 qui pèse 440 kg. La montée à 300 mètres demande 3 minutes 30 secondes soit au variomètre 1 mètre 40/seconde. Le moteur Salmson 83 CV est utilisé à 2.300 tours/minute.
 


La Barbastelle se rend de Paris à Lyon pour prendre part le 7 août 1949 au 2ème rassemblement du R.S.A. Vol sans histoire.

Le Docteur Barret de Nazaris sur invitation de Maurice Brochet essaie la Barbastelle.

« Le moteur Salmson 5 cylindres de 80 CV. m'a enlevé comme une plume, évidemment, et m'a grimpé à 500 mètres en un temps record. J'ai été frappé par la facilité de pilotage et la visibilité absolument magnifique de l'habitacle. Il y aura peut-être quelques détails aérodynamiques à revoir d'un peu plus près, par exemple le décrochage qui ne se fait pas rigoureusement dans l'axe. Mais ce n'est là que du léchage de prototype…»

En fin de compte, le MB 60 n'ira pas au C.E.V. et ne sera donc pas certifié. Il va donner naissance au MB 70.

La cellule, en particulier le fuselage qui est extrêmement solide se prête au remorquage des planeurs. Elle est vendue à l'Aéro-club Magdunois, le moteur est affecté par le S.A.L.S.

Le 21 janvier 1951, le MB 60 totalise près de 2000 atterrissages.