Ce récit à pour principaux auteurs le journal « Les Ailes » et « Aviation Magazine ».
 Il est en grande partie le reflet de leurs chroniques ou articles.


En France, le vol sans moteur, en tant qu'organisation, a été pratiquement inexistant jusqu'en 1930. Cependant des concours, organisés par l'Association Française Aérienne ont eu lieu en 1922, 1923, 1925 et 1928 mais aucun mouvement coordonné n'a été entrepris pour y intéresser les jeunes Français. Dès 1928, à la suite des renseignements recueillis au cours des missions sur le vol sans moteur en Allemagne, l'ingénieur Pierre Massenet fonde le Club Aéronautique Universitaire, puis l'Avia.

L'association « Avia » est un organisme privé, qui comporte surtout un bureau d'études pour la création des planeurs. L'ingénieur Raymond Jarlaud y travaille au sein d'une équipe comprenant Eric Nessler, Roger Cartier, Max Gasnier, Charles Champelauvier à l'étude des prototypes et à l'établissement de « Bleus » de construction. Avec les premières liasses de dessins fournies par l'Avia, les clubs construisent eux-mêmes leurs planeurs Avia 10-A et 11-A. Le planeur type est l'Avia 11-A, dérivé directement de l'appareil allemand « Zögling ». Sa robustesse et sa rusticité conviennent parfaitement aux maladresses des débutants.
 

 
 
 
 

   
 

Le seul moyen connu pour lancer un planeur est le sandow. La présence simultanée d'une dizaine de personnes est nécessaire à la manœuvre. Sur les  terrains plats, on tire le sandow pour atterrir après une glissade au ras du sol pour les élèves ou un bond de 300 mètres pour les as. Les meilleurs résultats en terrain plat (cas le plus général) sont des parcours de trois cents mètres, des altitudes de vingt mètres et des durées totales de vingt secondes. L'accélération brutale donnée par le sandow au départ, et l'atterrissage presque immédiat, empêchent toute instruction sérieuse.
 

 


Le dimanche 24 août 1930, le Club Aéronautique Universitaire (C.A.U.) se rend dans la région de Grignon (Seine et Oise) pour reconnaître avec un planeur monoplace, un terrain en bordure de la route de Beynes à Plaisir -Grignon. Une dizaine de vols sont effectués sous la conduite des moniteurs Fauvel et Tourkia.
 


Le dimanche 25 janvier 1931 à Saint Cyr l’Ecole, sur le terrain de l’Institut Aérotechnique, les moniteurs Ané et Mouleux de l’Aéronautique - Club de France font quelques vols d’entraînement ainsi que Maurice Brochet qui vole deux fois sur le planeur Avia 11 A « Gibbs » du C.A.U.

 


 


 


Janvier 1931, Maurice Brochet commence la construction d’un planeur dans son atelier à l’Hôtel des Voyageurs, gare de Plaisir – Grignon (Seine et Oise).
 

 

 
Le dimanche 1er février 1931, les membres du C.A.U. se rendent dans la région de Grignon pour essayer le terrain avec des planeurs Avia 11-A. Maurice Brochet est présent. Ce terrain situé sur les communes de Beynes et Thiverval devient le nouveau terrain d'aviation sans moteur de l'Avia, du Club  Aéronautique Universitaire et de ses autres clubs affiliés.

Le dimanche 8 février 1931, Malterre professeur à l'Ecole de Grignon, Prud'homme de Saint Germain de la Grange et Brochet font quelques vols.

Le dimanche 8 mars 1931, inauguration du terrain de Beynes-Thiverval. Maurice Brochet est présent.

Le jeudi 19 mars 1931, le planeur de Maurice Brochet est presque terminé. Le C.A.U. le félicite pour son effort et lui transmet ses remerciements pour l'aide qu'il lui apporte.

Avril 1931, Georges Abrial essaie, sur une colline, route de Plaisir à Grignon, le nouveau planeur construit par Brochet. Il réalise sans aucun conseil, un planeur de perfectionnement d'une finesse notablement supérieure à celle des planeurs ordinaires d'apprentissage.


Le dimanche 19 avril 1931 ouverture à Plaisir – Grignon de l'école de vol à voile « Capitaine Ferber » par la Société Française de Vol à Voile ( S.F.V à V.) qui s'est assurée par un bail de longue durée, la jouissance d'un terrain attenant à la station du chemin de fer de Plaisir-Grignon. Ce nouveau centre sera le quatrième créé par ses soins. Elle y construit un hangar destiné à abriter les appareils. Ce terrain assez éloigné de Beynes-Thiverval n'a donc rien de commun avec celui qu'utilise dans cette localité le C.A.U. et l'Avia.
 

 

 

Le dimanche 14 juin 1931 à Beynes–Thiverval, M. Poirier réussit deux planés de 47 et 32 secondes sur le planeur de Maurice Brochet « Ginette  ».

 

 

En juin1931, la famille Brochet quitte l'hôtellerie de Plaisir pour s’installer à Neauphle le Château, rue Saint Martin, carrosserie automobile, anciennement G. Camus.
 

 

 

Août 1931, Maurice Brochet s’inscrit au Centre «  Capitaine Ferber » de la Société Française de Vol à Voile à Plaisir - Grignon. L’apprentissage se fait sur les planeurs d’école « Eole » de M Lagasse construit à Toulouse dans les ateliers de la S.F.V à V.
 

 

Le dimanche 22 novembre 1931, à Plaisir - Grignon Maurice Brochet réussi son brevet A de pilote d’avion sans moteur chronométré par M Poirier, commissaire de l’Aéro-Club de France.

 


En mai 1932, il quitte l’école « Capitaine Ferber » et s’inscrit au Club Aéronautique Universitaire de Beynes - Thiverval, carte numéro 1545

 


Juin 1932, brevet B réussi à Beynes - Thiverval

 

 

Pendant l’été 1932, il réalise plusieurs vols importants sur le planeur Avia XI A caréné « Fly Tox »
 

Planeur « Fly Tox ».


Le samedi 5 novembre1932 à Beynes –Thiverval, plusieurs pilotes se photographient en vol, avec le paysage comme toile de fond. Cette opération est rendue possible par un dispositif aussi simple qu’ingénieux imaginé par Maurice Brochet. Le C.A.U. pense ainsi être le premier club de vol à voile à pratiquer la photographie aérienne.

 

 

Pendant les fêtes de la Toussaint, des vols avec lancer sur la grande pente sont réalisés avec un planeur Avia construit par Maurice Brochet (type inconnu).

Le dimanche 11 décembre 1932, les premières envolées du biplace Avia 20 A à double commande du C.A.U. constituent l’événement de la journée. La vérification du réglage et la mise au point sont confiés à Maurice Brochet.

Le 25 décembre 1932, malgré la brume, sur le biplace Avia 20 A, tiré à faible altitude, Maurice Brochet avec d’autres pilotes donnent des baptêmes de l’air.

En février 1933, le groupe Pierre Fisbach du C.A.U. de Beynes commande à Maurice Brochet la construction d’un planeur Avia 32-E pour participer au concours national à la Banne d’Ordanche ( Puy de Dôme ) du 20 août au 3 septembre.

Le dimanche 19 mars 1933 à Beynes-Thiverval, Maurice Brochet échoue au brevet C dans des conditions très délicates avec un vol atteignant les 4 minutes.

 

 

Le dimanche 18 juin 1933, à Beynes-Thiverval, avec un fort vent sud – ouest, la journée est féconde en incidents : un élève de l’école Polytechnique laisse s’envoler un XI-A qui se renverse et s’abîme ; Un élève de l’école centrale atterrit dans un champ de blé et fauche les mats de son XV-A. Repartant pour son deuxième vol sur le « Vautour », il se pose avec grâce au sommet d’un bosquet. M Damico en atterrissant arrache trois arbustes.

 

   


Le soir, Maurice Brochet et Charles Girod réceptionnent le planeur Avia 32-E du Groupe Pierre Fisbach. Cet appareil construit par Maurice Brochet est d'un travail fort soigné et tous les membres du Club en sont très fiers.
 

 

Le dimanche 25 juin 1933, un déjeuner amical des membres du Club Aéronautique Universitaire à lieu à Neauphle le Château, à l’occasion du baptême de l’ Avia 32-E.

 

 

Un autre planeur Avia 32 E est commandé à Maurice Brochet par le groupe de l'Ecole Centrale du C.A U. de Beynes –Thiverval. Il est réceptionné le 18 août 1933 à la Banne d'Ordanche pour participer au concours de vol à voile.

 


Le dimanche 26 novembre 1933, MM.Ciroux et Malterre effectuent deux petits vols de réception sur le troisième planeur 32-E construit par Maurice Brochet. Cet appareil dénommé « Gypaete ». est offert au C.A.U. par M. Albert Simille.
 

Planeur Avia 32 E non identifié.


Témoignage de Ginette Noël, fille de Maurice Brochet. Août 2008.

A Beynes -Thiverval , au cours d'un vol sur un planeur biplace, mon père a rencontré un problème qui s'est terminé par un atterrissage difficile dans un champ de l'autre côté de la route. Présente ce jour là, près du hangar, je n'ai pas vu la descente du planeur mais mon père et le passager revenir indemnes. Le planeur a été endommagé. Je devais avoir moins de 10 ans.

Depuis, il n'est jamais remonté dans un planeur, ni dans un avion, pas même dans l'un de ses propres avions.